« ÉLECTION DE TRUMP »

J’éprouve quelque difficulté à en proposer le plus petit élément d’analyse proprement politique, au delà des lieux communs que je partage sans doute avec beaucoup ici. (Laurent Lévy) (l’ami d’une amie)

Une des caractéristiques de ce qui s’est joué, et qui, n’était le fait qu’on parle de la première puissance mondiale, se retrouve dans bien d’autres cas, me semble précisément être d’échapper à la rationalité. Que la moitié (un peu plus, un peu moins, peu importe…) des gens qui sont allés voter aient choisi ce grotesque personnage, précisément dépourvu de toute aptitude au discours rationnel, est extrêmement angoissant lorsque l’on n’a soi même que les armes de l’analyse rationnelle. Ce ne sont pas les idées qui guident le monde (et qu’on ne me fasse pas dire que j’attribue à Harris des idées particulièrement avancées : je crains que ce soit hors-sujet..). Ce sont plutôt les réflexes les plus frustes, les passions, les pulsions.

On aurait pu croire que tous les progrès de la civilisation conduisaient au contraire. Que la société, en tant que société politique, était ou devenait un espace de délibération, de confrontation d’idées, d’arguments, etc. Il n’en est rien. Tout se passe comme si l’atomisation sociale, la dissolution des atomes individuels de la société, leur séparation, effets de l’enfoncement néoliberal dans la guerre de tous contre tous, faisait exploser l’une des composantes essentielles du psychisme humain lui-même, en affectait le surmoi, le réduisant à une simple enveloppe superficielle et poreuse du monde pulsionnel.

Le seul rempart possible contre le fascisme qui vient est ce qui permettrait le retour, ou la montée en puissance, de la rationalité. Et ce ne sont pas des discours, devenus inaudibles. C’est le développement des solidarités et des luttes : de ce qui fait société.

La transformation de la société en un simple tas informe d’individus, enfermés dans la toute puissance fantasmatique du « je », du « je pense par moi-même », du « j’ai mes idées », encore du « je », et en définitive du « je t’emmerde », constitue le ciment de la domination idéologique des forces de régression.

Il faut mesurer les difficultés du parcours qui seul peut nous conduire sur le chemin d’un redressement. Ce n’est pas juste, pas seulement, pas uniquement la faute des médias, même si l’on comprend qu’il sont la voix du capital.

Ce qui est en cause, c’est l’incapacité de s’organiser des populations qui payent le prix fort, qui supportent le poids du règne du capital et des oppressions les plus diverses. On ne vaincra pas sans reconstruire, à travers la multiplication des luttes et des solidarités, une société non plus faite d’atomes séparés, mais solide, cohérente, et dont chacun, chacune pourrait mesurer la place qu’elle ou qu’il y tient, ou pourrait y tenir. »

Laurent Lévy

« DANS L’OMBRE » : série politique sur France2 d’après un livre co-écrit par notre ancien premier ministre ÉDOUARD PHILIPPE.

C’est bien filmé et le suspens est bien géré : palpitant ! Le seul problème que je vois est que c’est une propagande d’inversion des réalités politiques (en tout cas les deux premiers épisodes). Nous sommes dans les coulisses du « parti de droite » pendant et après une primaire pour les présidentielles à venir. Le candidat gagnant (Jacques Francoeur) est un personnage d’une haute moralité. Les coups bas pleuvent de la part de la perdante. (mais pas que ?)Le pouvoir est aux mains d’une gauche peu représentée, en tout cas pas identifiée… cherchez l’erreur ?