
MÊME LES SALAUDS ONT UN PETIT CŒUR (sensible ?)
Vous avez déjà du voir des documentaires sur les camps de la mort nazis ? Dans certains on voit le commandant en présence de sa famille. Ils habitent une maisonnette, dans l’enceinte du camps et il vient voir sa femme et ses enfants, quand il ne « travaille » pas. On a même des images de ces moments de « détente familiale». On voit le couple assis, discutant tendrement avec leurs enfants. On ne sait pas bien de quoi ils parlaient, mais on peut supposer que ce n’était pas spécifiquement de politique, ni des activités du mari ? Ni s’il était content de son « travail », ou s’il pensait pouvoir l’améliorer ? il avait amélioré le rendement du nombre d’« unités »dont il avait la charge.
Je me souviens avoir vu dans le livre « la mort est mon métier » de Robert Merle, le commandant d’Auschwitz (Rudolf Höss , sous un autre nom dans le livre) s’auto flageller, se faisant « remontrance » de n’avoir pas trouvé plus tôt le moyen d’augmenter le nombre « d’unités » qu’il traitait chaque jour.
Le mot « unité » désignait pudiquement, dans ses rapports à sa hiérarchie, les personnes qu’il envoyait dans les chambres à gaz, puis les « corps » qu’il mettait (ou plutôt faisait mettre)dans les « fours crématoires ». En bref il avait « à coeur » d’améliorer sa capacité à gérer ces « unités », d’avoir un rendement le plus efficace possible.
Donc ces personnes pouvaient quotidiennement orchestrer la mort de milliers de personnes et avoir des moments de « sentiments », de « tendresse » avec leurs proches.
Comment, et par quels mécanismes mentaux ou psychologiques géraient-ils ces deux parties de leur vie ? … …par « segmentation » en les dissociant.
Ils devaient avoir la capacité d’être de froids « faiseurs de mort », aux horaires prévus à cet effet, et redevenir des petits cœurs attentionnés avec leur famille, en appuyant sur un bouton mental, également prévu à cet effet (?). Ou bien ne faisaient-ils que « jouer à être de bons pères de famille », pour attester de leur humanité ?, sans ressentir de tendresse à l’égard de leur famille ?
Il semble que cette « efficacité » mentale ait perduré jusqu’à certaines catégories de nos générations actuelles, du moins dans les sphères médiatiques et politiques occidentales. Mais pas que….
Nous voyons des personnalités, par ailleurs (quasi)charmantes, ou même normales dans le quotidien, se transformer en version démoniaques et proférer des phrases, habituellement destinées aux « assassins et aux criminels », mais pas à des enfants innocents.
En voici quelques extraits :…« Des enfants, palestiniens, morts sous les bombes cela n’est pas aussi graves que des enfants morts dans le cadre d’un attentat (terroriste) », ou bien « Tsahal », l’armée israélienne (les gentils) ne s’attaque qu’aux combattants du Hamas (les méchants terroristes). Si la population civile (innocente et désarmée) en pâtit c’est la faute du Hamas (terroriste). on voit ces mêmes personnes aux yeux secs pour les enfants palestiniens pleurer sur les victimes israéliennes.
On aurait pu penser que dans leur grande mansuétude, d’occidentaux civilisés, un enfant, qu’il soit palestinien ou autre, reste un enfant… innocent qui mérite le meilleur et pas la mort ou les mutilations.
Mais pas pour ces personnes qui se déchaînent pour affirmer qu’un enfant massacré par des bombes c’est moins grave qu’un enfant tué directement par la balle d’un terroriste.
Comment font ces personnes pour être de tels monstres insensibles quand il s’agit d’enfants et de femmes massacré-e-s, (de manière « civilisée ?», puisque « Tsahal » est l’armée des gentils)… Etre capables ensuite de compassion et d’empathie avec les victimes israéliennes ou ukrainiennes tuées par le Hamas ou Poutine. « Sensibilité à géométrie variable » ?
Est-ce seulement par effet de mimétisme culturel ? Par ralliement irréfléchi, soumission aux « forts » ou aux dogmes des dominants. Ou par assimilation du « syndrome du larbin »? Ou simplement par réflexe d’« inconscient collectif » colonial occidental ? Du style : « les colons apportent la civilisation aux populations ingrates et barbares qu’il faut mater ! »
un début d’explication : Dans le livre « voyages » de Michaël Crichton, l’auteur raconte une de ses (més)aventures. Il était assis avec un groupe d’africains, en rond et il apercevait des regards de complicité amusée et incrédule, entre ses hôtes dont il sentait que cela le concernait. Il ne comprit la raison de ces regards qu’après avoir constaté que ses testicules étaient visibles par l’entrebâillement de son short.
Son analyse, (je cite de mémoire, vingt ans après, et avec mes mots), est que cette circonstance « improbable » a provoqué un effet de « distanciation humaine culturelle » entre « EUX » et « LUI ». C’est à dire qu’à ce moment il n’existait plus pour eux une « espèce humaine » une et indivisible, mais deux peuples : le leur « EUX » et un individu d’une « AUTRE » espèce : style « E.T. » qui n’aurait rien en commun avec leur peuple, et vraisemblablement un peu ridicule : Un peuple « qui s’habille pour cacher son corps, mais laisse visible ses couilles !? ». cette distanciation permettant de nier l’humanité de l’autre.
Les nazis avaient poussé le raisonnement de leur « idéologie », jusqu’à affirmer que des individus différents d’eux, des sous-humains » ne méritaient pas de vivre. Les exterminer était donc la suite logique. Comme le proclament les dominants du gouvernement et des médias d’Israël et ceux de l’occident.
Le colonialisme fonctionne de la même manière à l’égard des populations indigènes africaines ou asiatiques. La seule différence est que les nazis appliquaient la méthode à des catégories « occidentales », qui étaient habituellement des colonisateurs. Cela dérangeait moins les occidentaux quand ce n’étaient que des « indigènes » qu’on massacrait.(lu dans Aymé Césaire)
La vision occidentale est toujours teintée, d’une vision coloniale. les Israéliens seraient les « occidentaux » du proche orient qui nous protègent de la barbarie des peuples indigènes. (inférieurs ?). Ces indigènes palestiniens ne seraient pas de la même espèce que les « occidentaux » israéliens.
Tous les racistes fonctionnent ainsi et il apparaît donc « normal » de ne pas considérer ces « autres » mieux que des animaux (à la manière des chasseurs) encore que certains chasseurs soient respectueux avec les animaux. Pas nos « pro Israël« , pour qui ces « animaux » doivent être « éradiqués ».
Les soutiens actuels des assassinats perpétrés par Israël contre les palestiniens, réagissent comme les nazis : Par « segmentation affective »!
Daniel Coutant
PS : le « journal d’Anne Franck » revient comme chaque année à la télévision. Il vous a ému ? Normal c’est une tragédie. Lisez maintenant le « journal de Jamila » la palestinienne de Gaza et de ses frères et sœurs de Cisjordanie.
https://blogs.mediapart.fr/daniel-coutant/blog/060325/meme-les-salauds-ont-un-petit-coeur-sensible